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Fidèle au sang

2 juillet 2011

Vènerie1

Dans la brume matinale deux hommes s’en vont.

Ils marchent côte-à-côte le piqueur et le maître.

Martelant le sol gelé vont les compagnons,

Les deux frères suivent le loup qu’ils ont vu disparaître.



Dans la campagne endormie ils écoutent au loin

L’écho d’une trompe qui réveille le monde.

Bientôt de mille voix lui répondront les chiens,

Et l’on entendra la traque des lieux à la ronde.


Au fond d’un hallier le louvart se faufile.

Tombé à l’aurore sur un garde passant

Apeuré par l’écho des trompes et des chenils,

Il fuit son destin, force les ronciers, confiant.

 

Assez de temps perdu à rentrer au château,

Les chiens bien en meute, s’impatientent déjà.

Alors après un bref rapport: hardi mes beaux! 

La course est lancée, sans fin, jusqu'à son trépas.



 

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11 juin 2011

Ballade


Un chemin creux, une legere brise, unsoleil qui monte doucement en cette matinée de juillet. Je suis le chemin,paisible, le soleil dans le dos. Je ne peux plus me passer de ces promenades dans le bocage. Je me coule sous les voutes vertes des branches de chênesurplombant le chemin. Soudain, volga s’arrete, ce qui provoque instantanément chez moi, avec une seconde de décalage la même tension de tout l’être vers ce bruit qui vient de dépasser légèrement ce doux bruit de fond du bocage. Qu’est ce donc, un renard ? il serait déjà parti, il y a peu de chances. Une perdix, un lapin ? soudain le lapin déboule, d’un coup, comme une balle
ricochant a peine sur les mottes du champs. La chiennne passe le dénivellé d’un bond, puis la haie, tête baissée...



 

9 juin 2011

Etats d'âme

Ils ont eu raison de nous. Ça a pris du temps de la peine du sang autant que des mots mais ils y sont parvenus.
L’ordre fini de se dissoudre lentement. Divisé, affaiblis sans doctrine commune.
Les enfants perdus de la vieille cause n’en finissent plus de mourir, sans gloire, pour des causes étrangères. Combien sont ceux qui portent toujours en
eux la joie ineffable de lutter pour la cause ? Combien connaissent encore
cette idée si chère à leurs morts ? Abandonné par son chef naturel, trahit
par ses alliés, l’ordre n’a plus de raisons de lutter que pour sa propre
survie. Un corps sans âme et sans tête mais qui s’acharne, comme les premiers
martyrs quittant le lieu du supplice emportant leur tête inerte sous le bras
puis s’écroulant enfin après cette courte agonie. Le martyr est mort assassiné
par ses frères, armés par son maître ingrat. Seulement l’ordre venait de la
terre et cette dernière porte encore en elle les germes qui remplaceront le
vieil arbre. Le vieux chêne assaillis par le lierre a porté ses fruits. Sans
prêtres et sans Roy, le vieil ordre renaîtra. On verra alors les vieux arbres
enchainés que le bucheron n’a même pas daigné abattre, on verra ces vieux
chênes briser leurs liens dans une ardeur nouvelle. Un printemps radieux verra
la montée de sève salvatrice produire des rameaux nouveaux qui abriteront de
leur ombre la plaine dévastée, volant la lumière aux ronces et aux chardons. Et
si le bucheron passe empêchant cet effort magnifique, l’ordre laisse une
dernière prière à la plaine : laissez-vous guider par les hêtres qui
viendront me remplacer.

5 juin 2011

Pur et dur

L’orgueil est une armure,

Resplendissante et dure.

C’est aussi un jardin,

Qui meurt mais se maintient.

 



L’armure et le jardin

Ont toujours en commun

Le mirage suivant :

La fleur comme le battant

Sont déjà condamné

Quand survient leur beauté

 


Mon orgueil est un leurre.

L’homme meurt comme la fleure

Sans pleurs, sans prévenir,

Quand vient l’heure de mourir.

 

 

La joute touche à sa fin,

Le vaincu part enfin,

Mais le héraut toujours,

Enchainé de bravoure,

Regardant l’horizon,

Du haut de son frison,

N’est plus qu’un mannequin,

Qu’un beau corset maintient.

Un pantin disloqué,

Un mort dissimulé.

 

 

Connaissant le chemin,

La monture porte en vain,

Le grand corps délivré

Au domaine délaissé.

 


Le monde ne saura rien.

La mort du prétorien

Restera ignoré.

 

Il décroche sans larmes,

Fier, met bas les armes.



Si mon être disparait

Du combat désuet,

L'orgueil lui restera

Et rien ne regrettera.

G L d G

4 juin 2011

Derniers haut-Lieux

Mourir à St Florent,

Tomber en pleurant.

 


Mourir à Alger,

Mais être vengé.

 


Mourir à Berlin,

Pour construire demain.

 



Mourir à Hué,

Honneur fidélité.

 


Mourir à Grenade,

Après l’accolade.

 

 

Mourir à Dublin,

En martyr chrétien.

 



Mourir à Belgrade,

Entre camarade.

 


Mourir a Sion,

Souffrir sa Passion.

 


Oui mourir, mais ou ?

Mourir partout,

Mais debout !

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4 juin 2011

Projet Professionnel

J’aurais voulu être chouan,

Paysan combattant.

Pourquoi chouan me dites-vous ?

Cher Monsieur savez vous,

Que ce temps est fini ?

Que ce n’est pas ici

Qu’il faut se présenter

Pour ce genre de projet ?

 

 

Alors me l’avouerai-je ?

Que mon âme m’en protège !

Ah laissez-moi mes rêves,

Mon monde, ma terre, ma sève,

Mes bois, ma mère, mon sang.

Il est mort le bon temps,

Oublié et pourtant…

 

 

Par nos rois méprisés,

Manants excommuniés.

Il n’y a plus de chouan

Je serais donc brigand.

 

 

 Ils m’ont dit évolue,

Sois sérieux n’y pense plus.

Les temps changent l’Homme doit suivre…

Mon âme reste, veux survivre !

 

 

Pourquoi une vie bourgeoise

Quand au loin on se croise ?

Leurs lois, l’argent, le change,

Ou la croix des phalanges ?

 

Je serais donc brigand.

Ayant rompus le ban,

J’aurais le nom sur terre

D’affreux, de mercenaire.

Mais là haut rigoleront

Ancêtres et compagnons.

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