Vènerie1
Dans la brume matinale deux hommes s’en vont.
Ils marchent côte-à-côte le piqueur et le maître.
Martelant le sol gelé vont les compagnons,
Les deux frères suivent le loup qu’ils ont vu disparaître.
Dans la campagne endormie ils écoutent au loin
L’écho d’une trompe qui réveille le monde.
Bientôt de mille voix lui répondront les chiens,
Et l’on entendra la traque des lieux à la ronde.
Au fond d’un hallier le louvart se faufile.
Tombé à l’aurore sur un garde passant
Apeuré par l’écho des trompes et des chenils,
Il fuit son destin, force les ronciers, confiant.
Assez de temps perdu à rentrer au château,
Les chiens bien en meute, s’impatientent déjà.
Alors après un bref rapport: hardi mes beaux!
La course est lancée, sans fin, jusqu'à son trépas.