Pur et dur
L’orgueil est une armure,
Resplendissante et dure.
C’est aussi un jardin,
Qui meurt mais se maintient.
L’armure et le jardin
Ont toujours en commun
Le mirage suivant :
La fleur comme le battant
Sont déjà condamné
Quand survient leur beauté
Mon orgueil est un leurre.
L’homme meurt comme la fleure
Sans pleurs, sans prévenir,
Quand vient l’heure de mourir.
La joute touche à sa fin,
Le vaincu part enfin,
Mais le héraut toujours,
Enchainé de bravoure,
Regardant l’horizon,
Du haut de son frison,
N’est plus qu’un mannequin,
Qu’un beau corset maintient.
Un pantin disloqué,
Un mort dissimulé.
Connaissant le chemin,
La monture porte en vain,
Le grand corps délivré
Au domaine délaissé.
Le monde ne saura rien.
La mort du prétorien
Restera ignoré.
Il décroche sans larmes,
Fier, met bas les armes.
Si mon être disparait
Du combat désuet,
L'orgueil lui restera
Et rien ne regrettera.
G L d G